la vie d’expat

la vie d’expat

L’installation :

Nous sommes fin aout, tout s’enchaine à vitesse grand V

Nous passons la dernière semaine, au bord de “la merde Tbilissi”. Nous faisons plusieurs allers- retours pour l’inscription de Nina à l’école, faire les courses de rentrée scolaire. Rhabiller cette dernière autrement qu’en tong, teeshirt et short (quoiqu’en Géorgie tout est permis, aucun jugement ou regard de travers.)

Comme dit précédemment, la famille Murat, nous loue une partie de leur ancien hôtel, transformé en colocation. C’est en attendant de trouver mieux . Car vivre en ville, de plus dans une capitale, dans Cayon n’est pas faisable pour le bien de tout le monde.

Cette maison se situe dans le quartier de Véra, c’est centralisé, à trois minutes du métro et cent mètres du bus pour le collège. Nos fenêtres donnent dans une cour au calme. elle est partagée par plusieurs habitants et un restaurant réputé.

Nous avons deux chambres dont une avec salle de bain, une cuisine commune. Nous partageons cette colocation avec Jean Jacques, un Français qui vit dans ce pays depuis plusieurs années, il est rarement là. Quand il est présent il ne se sert jamais de la cuisine ou du lave linge. Zouzou habite ici depuis trois ans et vivant quasiment tout seuls, il c’est octroyé la quasi totalité des biens communs. Il nous posera plusieurs problèmes. Il parle anglais et fait semblant de ne pas nous comprendre même avec un traducteur. Il est gentil dans l’ensemble mais il fait la cuisine à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit avec musique à fond. La chambre de Nina donne directement dans la cuisine, et les bruits de casseroles la nuit c’est amplifié. Il est bizarre, quand il n’est pas à l’université, il reste enfermé toute la journée dans le noir (donc il n’est pas obligé de cuisiner la nuit!) il est sale! Il ne prend pas soin de la maison, il a laissé beaucoup de choses se dégrader sans rien dire à personne pour que quelqu’un répare. Notamment la machine à laver. Il n’y a qu’un seul programme qui fonctionne, les fuites d’eau…

Dès notre arrivée, nous sommes tous surpris par la crasse de la cuisine, les autres pièces sont dans le même état. Nina découvre de vieux mégots sous son lit. Bref, nous nous retroussons nos manches. Nous passons trois jours entiers à récurer, frotter, gratter, laver. Nous achetons en catastrophe un nécessaire pour faire à manger: il n’y a même pas une passoire pour faire des pates, pas de saladier…ni de seau et serpillère. Heureusement, nous avons Cayon , si nous étions de simple touriste pas moyen de se faire à manger. Le frigo, il congèle le bac à légumes et le congélateur : congèle et dégèle. Encore une fois Cayon nous sauve grâce à la glacière frigo. Ce sera comme ça jusqu’en décembre, jusqu’à l’achat d’un nouveau frigidaire et plus adapté à cinq personnes.

Dix jours après notre installation, la princesse Mathilde m’envoie un message à 22 h. elle a loué par mégarde notre chambre pendant quinze jours pour jeudi 4 h du mat. C’est une blague, absolument pas! Nous venions juste de nous remettre de cette semaine d’aménagement et Nina venait de commencer le collège. La solution sera trouvée par la princesse mère, qui est désolée de cette situation. Nina restera dans sa chambre et nous, nous dormirons en face, dans celle de princesse Véronique, chez sa fille, dotée d’une salle de bain sans eau chaude.

Au final, les arrivants seront une de nos grandes rencontres pour notre futur. Il s’agit de Dominique et Jean Lou, qui ont vécu ici il y a quelque temps et sont en visites chez son frère et sa belle sœur. Ils nous prennent sous leurs ailes bienfaitrices. Nous présentent aux bonnes personnes et surtout aux francophones. Grâce à eux Cécé entrevoit des possibilités de travail, encore mieux il ouvrira sa société.

De mon côté Dominique, m’emmène et me présente. Lors d’un petit déjeuner de rentrée chez “les femmes d’expatrier” toutes nationalités confondus, je côtoie des femmes d’ambassadeurs, des artistes. C’est pas du tout mon milieu mais en fait cette expérience me donne confiance en moi. Ces personnes sont ouvertes, me rassurent sur mon anglais qui n’est pas si approximatif. et encore une fois ce seront des contacts, un début de réseau pour notre avenir.

Nous enchainons par “le café des parents” à l’école française. qui permet aux nouveaux parents de rencontrer les anciens et de s’échanger les bonnes adresses.

Nous allons “à la journée pétanque ” organisé par l’ambassade. Et nous côtoyons, jouons avec le Consul et l’adjoint de l’ambassadeur qui viennent d’arriver. Le premier et d’Aix donc et nous n’avons qu’un an d’écart, nous nous trouvons vite des points communs. Notre réseau grossit.

Domi et JeanLou nous recommandent partout où il passe. Les mois passent, ils sont rentrés en France, ils nous manquent, et huit mois plus tard nous recevons encore des appels nous signifiant être recommandé par nos amis communs. Merci, merci d’avoir eu cette méprise de calendrier.

Cela fait plus de quinze ans, que nous n’avions pas vécu dans une ville et encore moins une capitale et à l’étranger. Nous avons tout à apprendre et vite. Mais ici les opportunités sont énormes, l’entraide entre expats est importante.

Par une erreur de la banque, cette dernière a annulé nos cartes bleues. Nous nous sommes retrouvés sans le sou pendant sept semaines. C’est rageant d’avoir des gens incompétents et un pays comme le nôtre qui refuse d’utiliser le numérique. J’ai passé des jours au téléphone par Skype avec la banque (aucune entreprise francaise n’a le droit d’utiliser WhatsApp), à avoir une personne différente, à recommencer à expliquer. Il devait nous expédier en urgence une nouvelle carte par un transporter. Ces idiots l’ont envoyé à notre adresse francaise, alors qu’il avait bien notre adresse. Bref ce qui nous a sauvé, c’est mon amie d’enfance Sandra, qui est venue fin octobre et dans ses valises à ramener nos nouvelles cartes (entre temps, on a recommandé la deuxième). 

Et comment fait-on nous en attendant ! Nous avions quelques centaines d’euros cachés dans Cayon. La princesse a compris notre malheur et a patienté pour le paiement du loyer. Je faisais les courses à la calculette. Dès la mi-septembre, Cécé commencé son nouveau job. Quand j’ai demandé conseil à l’ambassade pour l’envoi de la carte, aux expats pour savoir comment procéder. Plusieurs d’entre eux nous ont de suite proposé de nous prêter de l’argent sans s’être vue plus d’une fois, sans arrière pensé que celle d’aider un compatriote.

Nous avons tenu le coup mais leur soutien nous a aidé, nous a confortés dans notre choix. Quand l’envie d’aller s’installer ailleurs à germer dans notre tête, à partir de 2016. Nous avions pensé, à tord, que sans avoir un emploi avant d’arriver dans un pays , c’était impossible, sans être digitale nomade. En Géorgie c’est possible.

L’administratif en tout genre nous a pris du temps :

L’installation fut compliquée mais pas temps que ca, rapide, exténuante non plutôt déroutante. A aucun moment nous nous sommes sentis perdus au contraire nous nous sentions de plus en plus à l’aise.

Nouvelles opportunités:

Nina à l’école qu’allions nous faire?

En septembre, je me suis concentré sur le blog, surtout sur les bilans de fin d’aventure. Je me suis aperçue que nous nous installions dans le pays qui nous avez couté le plus cher. Pas très malin !

Donc j’avais entrepris des calculs en tous genres. Nous pouvions vivre deux ans en payant plein pot l’école et en restant à notre budget mensuel de 1200 €/mois.

Ca c’était sans compter l’augmentation incessante du coût de la vie, des loyers, de tout, à cause des Russes qui se refugaient en masse en Géorgie.

  • Budget irréalisable.
  • Changement de maison illusoire au vu de la flambé des prix de loyer.
  • Rester la journée entière à regarder des séries, jouer à des jeux: NON

Nous ne savions pas à ce moment-là, si Nina allait avoir la bourse. Nous avons reçu un avis positif, une bourse totale, le 24 décembre. Un beau cadeau !

On verra car le montant alloué et 1/3 de plus que le montant total de l’année scolaire.

Ca comprend:

  • les frais d’admission.
  • Les frais de scolarité.
  • Les frais de cantine.
  • Les frais de trajet.
  • Les fournitures scolaires.
  • Les sorties, hormis des classes neige ou verte.

Elle est versée directement à l’école. Je préfère ce système mais je n’ai pas compris comment puis-je en toucher une partie pour rembourser les fournitures.

Solutions:

  • reprendre le taf.
  • s’occuper.
  • retrouver une vie sociale.

Pour Cécé:

Au vu des nombreuses réparations que Cécé à faites au château, dans notre propre maison (que qu’ils ont ces Georgiens à ne jamais mettre de joints dans les douches!?), chez Mzia, même pendant la journée pétanque. 

Nous avons observé un manque de finitions, des malfaçons diverses. 

Une idée à commencer à se former dans nos têtes. Evidemment Domi et JeanLou se sont occupés de lancer la réputation sur le savoir-faire de Cécé. Jean Jacques a trouvé le premier chantier de Cécé. Ce qui nous a permis de nous acheter à manger.

Donc pour conclure Cécé a ouvert sa société spécialisée dans les petits travaux et malfaçons en tout genres.

Tout a été remis en question quand Jacques, un des plus grands financiers français de Géorgie, a proposé à Cécé de travailler à la ferme pour réaliser le drainage des champs et prendre potentiellement la direction de la ferme.

A l’entendre c’était une bonne idée, correctement payer même si c’était à deux heures d’ici. Le premier chantier était de trois mois, il n’a pu faire que deux fois une semaine en raison de l’hiver. La ferme est belle au milieu de nulle part. Une jolie maison avec des gentils gardiens. nous y sommes tous allées pour la seconde semaine. Mais la mauvaise entente avec le chef par intérim et le manque d’enthousiasme et la feignantise des employés a eu raison de ce projet. 

Depuis il a fait quelques chantier:

  • les Géorgiens ont changé les fenêtres d’un Francais et ont laissé vingt centimètres autour en totale liberté.
  • des joints de salle de bains, des prises à installer, des étagères…
  • une salle de bain entière a recrée.
  • des petits murets dans une cour.
  • Petite réparation mécanique
  • création (à plusieurs) d’un bus aménagé.
  • mise aux normes électriques d’un snack.
  • Et même la réfection peinture du bureau de l’ambassadrice.

Il est son propre chef, travail quand il veut, juste pour éviter de taper dans les économies. Ok, pour le moment seul le mois de mars a pu éviter de puiser dedans.

Nous ne voulons pas recréer : Métro boulot -dodo

Pour Emi :

Mon colocataire, Jean Jacques à une boulangerie, complètement bio. Pour simplifier, il a ces propre champs de blé ( un ancien blé endémique), il a son propre moulin dans la boulangerie, fabrique son propre levain. Pour résumer il fait le pain de la terre à la bouche.

En Octobre il rouvrait la boutique, après plusieurs mois de travaux. Je lui avais proposé mon aide et au final il m’a embauché comme vendeuse.

La boutique est au bout de ma cour. Je travaille du mercredi au samedi. L’ambiance est très sereine, je m’y sest bien. Je côtoie plusieurs nationalités. Ce qui a donné lieu à des situations assez surprenantes. Pendant les premiers mois, je mélangeais les nombres en anglais et en italien. Certains clients m’ont mis en cause de la précédente histoire du magasin. Je ne m’y épancherait pas, j’étais en port à faux, Cette histoire n’est pas la mienne et il y a eu confusion de personnes. Next.

Je m’entends très bien avec Mako, ma collègue Georgienne, qui est venue renforcer l’équipe. Elle a vingt cinq ans. 

Jean Jacques est bienveillant, arrangeant, bosseur comme je n’ai jamais vu.

La plupart des clients le suivent depuis des décennies. Ils m’ont tous accepté au final. Quand je ne comprends pas quelque chose je peux compter sur google trad, ou un client.

La boulangerie offre aussi une épicerie fine comme du fromage, de la charcuterie qui sont des produits de luxe dans ce pays.

Je suis payée au salaire d’un manageur, ce qui correspond dans ce pays à 3.60 €/ l’heure. Le tarif basique pour un vendeur est 1.60 €/ pour les chanceux.

Conclusion:

Nos travails respectives nous suffisent plus ou moins mais nous ne voulons pas retournés dans ce monde de labeur acharner. Cécé à le luxe d pouvoir choisir ses chantiers. Moi j’ai celui de dire à Jean Jacques tel jours je peux pas. Je m’en suis servie beaucoup en octobre parce que cette opportunité c’est présentée une semaine avant que mon amie d’enfance de ne vienne nous visiter.

Visites :

Fin octobre, mon amie d’enfance Sandra et son mari Olivier nous ont rendu visite pendant une dizaine de jours. Elle a toujours étè d’un grand soutien et encore plus cette dernière année. Je l’en remercie éperdument.

Donc nous avons parcouru un peu la Géorgie ensemble en alternant notre maison et des chambres d’hôte lors de nos explorations plus éloignées de Tbilisi.

 

Ca nous a fait du bien de revoir nos amis et dans leur valise ils avaient nos fameuse CB et des présents pour Nina de la part de ses grands parents.

Trixy :

Nous avions perdu Happy, en juillet dernier. Nous l’avions laissée chez nos fils. Un compagnon de route manquait énormément à Nina. Elle nous a tannés pendant une longue période pour en retrouver un. Bien sur aucun ne pourra remplacer l’aventurier Cavalier King Charles.

Me voilà, dans un pays encore inconnu à la recherche d’une perle rare. Mes critères était

  • un petit chien, pas plus de 4 KG.
  • Un caractère facile.
  • Si possible un voyageur dans l’âme.
  • Qui n’aboie pas, enfin peu.
  • Qui ne perde pas ses poils.

J’ai trouvé la race manquer plus qu’à trouvé chiot.

Au final ce fut une petite chienne dont la race est Yorkipoo, un mélange de yorkshires toys et un caniche naine. Sur le papier cette race correspond à nos critères.

Donc nous voilà, traversant la vile une soir de décembre vers 18h, en bus. Nina ne sachant et ne se doutant de rien. (On profite ce sera son cadeau de noël à l’avance).

Le contact était simple et évident entre notre fille et cette petite peluche de 6 semaines. Je vous vois venir. La loi ici, dit, que les chiots sont adoptables à cet âge s’ils sont sevrés et avec accord du vétérinaire.

Le lendemain, je suis retournée la chercher, tout en allant avec la propriétaire au vétérinaire. Superbe clinique, à la pointe et personnel sympa et anglophone. Le médecin connaissait très bien la mère et le père. Nous avons gardé cette clinique pour le suivie, de cette boule de poils.

Noël en pays étranger :

Déjà commençons par dire que pour notre second noël hors de France nous ne l’avons pas célébré dans Cayon. Décidément, nous qui voulions tenter cette expérience.

Continuons par expliquer que nous sommes dans un pays orthodoxe donc la célébration de la nativité n’est pas à la même date, ni fêter de la même façon.

Ensuite, nous avons était invité par la famille Murat au château. Pour cela, Nina est partie avec les enfants quelques jours plus tôt car je travaillais. Nous avons rejoint tout ce petit monde la veille du 24 décembre en train.

Le train est très économique en Géorgie, trés lent aussi, ce qui donne le temps de regarder le paysage.

Nous avons passé un super moment moment. La princesse Véronique nous avez préparé une pièce de théâtre sur la nativité joué devant le personnel et quelques clients. Un moment chaleureux !

En 2022 nous fêtions trois nouveaux jour de l’an, cette année deux noëls. Je vous laisse le soin de chercher la différence entre celui des catholiques et orthodoxes. Pour résumé, ce n’est pas la même date, pas le même sapin (petit sapin de bois ici), la tradition de la messe est très respecté, en revanche les cadeaux aussi, c’est important.

La nuit du 31 :

Beaucoup de monde nous avait averties que c’était spectaculaire. Après un repas entre nous avec des mets francais cuisinés par un chef et un bon copain maintenant (foie gras, truite fumée…). Nous sommes partis à pied direction la place de la liberté. D’habitude, il nous faut une vingtaine de minutes, Cette nuit-là, il nous a fallu quasiment une heure et demie. C’était blindé de monde. Toute la ville est illuminée, c’est magique ! En revanche, les gens sont complétement dingues. Les arcades ne sont pas interdites à la circulation. On lance les feux d’artifice par les fenêtres de voiture, d’immeuble, à même le sol, ne regardant pas si quelqu’un est en face.

Ce ne sont pas de petits pétards. Il n’y a pas de restriction sur le calibre. C’est très dangereux mais c’est comme cà ici.

Nous avons assisté au grand feu d’artifice mais en fait toute la ville s’est embrasée. Ils en lancent de toute part.

Pour le retour, nous avons privilégié le bus, plus sécuritaire. Ca nous a évité de faire des bons dans tous les sens pour éviter les pétards.

Sacrée expérience est au final pas de blessés ni de voitures brulées. 

A la ferme :

Nous passons une semaine à la ferme. Cécé avait été contacté pour refaire des canaux d’irrigation et potentiellement reprendre la direction de la ferme.

L’endroit nous plaît, c’est une grosse exploitation.

Mais le manageur en place lui fait comprendre qu’il ne veut pas de lui. Certes Cécé menace son poste. Mais surtout ceux sont des fainéants qui  ne branlent rien de la journée.

C’est dommage c’était un bon plan, un salaire, un endroit agréable. Même si Nina est moi devions rester sur Tbilissi le temps scolaire. Ca nous permet d’avoir un minimum d’assurance santé d’un an.

La neige fera que sebastien devra abréger ses travaux. Il devra reprendre après l’hiver. Next.

Retour en France :

Comme cadeau de noël, Nina avait reçu un billet d’avion pour passer trois semaines en France avec moi. Cécé ne pouvait pas être de la partie car quelqu’un devait rester pour Trixy et il y avait ce fameux projet de ferme.

Nous voilà parti entre filles pour retrouver ses frères après vingt mois s’en s’être vus.

Loïc et Alexi sont venus nous chercher à l’aéroport. Nina était trés émue.

Nous passons la première semaine chez mon ainée avec sa conjointe Axelle et Alexi. Je suis contente et j’apprécie ses retrouvailles.

Nous apprécions de retrouver la nourriture française. Ce qui nous a manqué le plus c’est la façon dont on prépare la viande. nous avons trouvé nul part un rôtie, des côtelettes coupées à une épaisseur banales et non de 15 cm…  Le fromage, le choix des yaourts de gâteaux. Brefs pas trés bon pour mon équilibre alimentaire mais revigorant.

Cette situation se gâte, cette cohabitation est difficile. Ils ont cinq chats et mon odorat est mit à rude épreuve. J’ai ma propre chambre mais elle est sans volets ni rideaux avec un vasistas et je rejoute qu’Alexi joue toute la nuit en live avec ses potes à des jeux. Donc je ne dors quasiment pas. En dix-sept jours, j’ai lu six livres et pas que des petits.

Ils ont une façon de vivre qui est très différente de la mienne. Pas d’horaires pour manger, voir on mange pas le soir si je ne fais pas à manger.

Nina passe une semaine à la montagne avec Adrien et ses grands-parents. Elle fera du ski et jouera avec ses amis de vacances depuis qu’elle est née.

Pour ma part, j’en profite d’aller quelques jours chez mon amie d’enfance Sandra. Elle me chouchoute me rebooste. Elle m’installe dans sa chambre d’hôte avec jacuzzi. Nous passons une belle soirée à barboter toutes les deux. J’en profite pour aller faire des achats de certains trucs que nous ne trouvons pas ici. Je vais voir son médecin pour le renouvellement de mon ordonnance. Et comme elle bosse dans une pharmacie, je refais mon plein.

De retour chez mon fils, pour fêter les dix-huit ans d’Owen. J’ai tenu ma promesse. Je leur avais dit que je reviendrai pour ce jour-là. Je suis en paix avec ma conscience même si cela a été très compliqué d’organiser cette journée.

Bref mes retrouvailles ne se sont pas bien passés. Je n’ai clairement pas manqué à mes enfants. certains d’entre eux ne c’était pas vus pendant notre absence. J’ai vu quasiment que le dos d’Alexi pendant ces jours. J’ai été surprise de la maturité prise par Loïc, dans le bon sens.

Je n’ai vu que deux fois Owen et à chaque fois moins de 24 h. Il a fêté ses 18 ans ( et les 24 ans de Loïc ) avec ma famille maternelle, ses frères et Nina. Je n’étais pas la bienvenue. Je suis restée toute seule chez mon aîné, avec Sandra au téléphone. Je me suis acheté un bon repas et mon gâteau  préféré et j’ai fait mes valises. Nous reprenions l’avion le lendemain.

Conclusion : nous ne manquons à personne. J’ai passé mon temps dans diverses administrations pour régler des problèmes qui ont mis plusieurs mois à se résoudre. Alors qu’en Géorgie ca  m’aurait même pas pris la journée. J’ai eu l’impression d’être un porte-monnaie pour mes enfants majeurs. Je suis revenue exténuait, désorientée. J’ai pris le sens du mot expatrié. Je ne pensais pas que celà s’accordait aussi à mes enfants. Je ne reviendrais que contrainte et forcée.

De mars à Pâques :

Après ces révélations sur mon ressentie en tant qu’expatriée, je m’éloigne encore plus de la France. Alors que Sébastien s’en rapproche. Il regarde tous les jours le replay des infos et j’y aie droits aussi quand on partage nos repas. Ce qui m’exaspère, au vu des manifestations, des augmentations incessantes de mon pays de naissance qui part à vau l’eau.

Le retour de Nina en Géorgie est plutôt positif. Elle s’investit dans son école, se rapproche de ses camarades. Elle est suivie par le psychologue de l’école. Mais en revanche, une fois à la maison, elle s’enferme dans sa chambre et passe son temps sur internet.

Cécé, n’ayant pas de nouvelles de la ferme, prend d’autres chantiers. Avec d’autres personnes il rénove un bus aménagé pour le transformer en hôtel de luxe. Il y passe en temps fou. Il est ravi, ce projet le passionne et en plus c’est sur le parking voyageur de Tbilissi. Donc il côtoie toujours ce petit monde.

Ce qui nous permet de recevoir plusieurs d’entre eux à la maison soit pour un repas, une douche, une lessive et surtout beaucoup d’histoires.

La ferme le rappel, du jour au lendemain après trois mois d’inexistence cette dernière demande à qu’il soit sur place dès le lendemain. Il refuse car en plus du bus il a d’autres petits chantier. Nous n’entendrons plus jamais parler de la ferme. 

Il rénove aussi la cour intérieure d’un logement qui sera loué pendant la saison estivale.

Et puis les vacances de printemps sont là, nous en profitons pour nous évader. nous partons quatre jours en Kakheti.

Premier arrêt dans le canyon des aigles où nous pouvons les observer en plein vol. Nous faisons attention à Trixy, c’est sa première sortie, elle court partout et surtout pour un rapace elle a la taille d’un lapin.

Second arrêt à Gremi l’ancienne capitale de la région au toit bleu.

Nous finissons par visiter enfin Telavi. A chaque fois nous sous sommes arrêtés au marché couvert sans en découvrir plus. Cette fois, nous prenons  le temps de visiter l’ancienne forteresse, transformée en musée, et les alentours avec de beaux balcons et son vieil arbre.

Fin de l’année scolaire :

Le chantier du bus est annulé faite de moyen financier du propriétaire. Les chantiers se raréfient donc je passe à l’offensive.

Pendant une quinzaine de jour, je donne des cours de lecture à une petite franco Georgienne venue voir son papa et qui manquera quelques semaines de classes en France. Elle est réjouissante cette fillette malgré ses difficultés elle veut apprendre. Ca paiera un mois de cours d’anglais à Nina.

Au même moment, je prends un emploi au café Sololaki de type français tenue par Natho la Georgienne et Laïla la française. C’est pour se dépanner mutuellement. Elles ont du mal à recruter et nous avons besoin d’un peu de sou. Au final j’y passerai deux mois. J’ai dû arrêter car à la boulangerie, nous avons changé les horaires et je me suis retrouvée sans jours Off, sans repos, mon corps en crise de plus en plus souvent et financièrement pas très rentable.

Mais je me suis éclatée j’adore ses filles et j’ai vus plein de francais…

Fin mai, Cécé décroche un contrat avec le ministère de la culture et une association de bénévoles qui sauvent les mosaïques de l’ère URSS. Il devait rénover et réinstaller un ban ce mosaïques en très peu de temps. Merci Lusine d’avoir pensé à lui. Et peut-être un autre contrat du même type en septembre. Chantier bien payé mais nous sommes mi-juillet, au moment ou j’écris, et nous attendons toujours notre dû.

Pendant cette période nous sommes sollicités par David, un francais installé dans ce pays depuis deux ans. Il compte ouvrir un camping et doit le façonner de A à Z. Il a entendu parler de nous donc il veut notre avis.

Nous allons sur le site, ca matche bien entre nous. Il nous propose d’intervenir en tant que consultant, Cécé pour diriger les réseaux et constructions et moi pour les implantations des diverses habitations, logistique…  Nous nous lançons à fond dès que nous avons un moment de libre (très peu pour moi ). Nous passons une dizaine d’heures à tout planifier sur un an et surtout nous pourrions prendre la direction du camping l’an prochain. Moi qui rêve depuis des dizaines d’années de gérer un camping. Mais voilà, encore un projet qui n’aboutit nulle part. Je suis extrêmement déçu. David change de projet et nous nous sommes Next.

Depuis presque un an, nous avons eu beaucoup de propositions de projet, trés exaltant. Mais apparemment, ici, sa s’emballe aussi vite que le feu peut s’éteindre. C’est normal.

Comme je suis extrêmement fatiguée physiquement et moralement, je m’appuie sur Dominique. Elle est de retour pour quelques jours et elle  séjourne à la maison. C’est elle qui nous avait présentés en septembre à certaines personnes influentes. Elle s’est trouvée les mots pour me rebooster.

La fin de l’année scolaire est proche. Nous assistons à des vernissages au musée de la photographie. Nous y rencontrons l’ambassadrice qui est très accessible et super sympa.

En février, l’ambassade cherché un chef d’îlot pour notre quartier. Je me suis proposée. Donc je suis chef d’ïlot depuis fin juin. Quel est mon rôle : je suis responsable des francais de mon quartier: en cas d’urgence, tremblement de terre, explosion chimique…Pour faire simple je suis un relais entre l’ambassade et les ressortissants francais. Pour cela cette dernière m’a octroyé un téléphone  satellite. c’est une mission bénévole et qui ne contient aucun avantage mis à part celui d’aider son prochain.

Nous assistons au concert de la chorale où Nina à chanter toute l’année. Cette fois le thème et “musique de film”. Nous sommes impressionnés par la qualité du spectacle, surtout que les enfants chantent devant l’ambassadrice, le représentant espagnol et d’autres hauts fonctionnaires. Pas un brin intimidé ces collégiens, bravo. Pas de photo car bien sur Pounette n’est pas seule sur les miennes.

Nous finirons l’année par une kermesse pour les maternelles. Je mettais proposer en septembre pour aider ce jour-là. J’aurais dû être moins enthousiaste. Je ne savais pas que seulement mon mari et moi tiendrons les stands que j’avais suggéré et surtout le chaos total juste une heure avant le début. L’essentiel et que les enfants se sont amusés. 

Nina a fait une belle année scolaire. elle peut être fière de son travail. Elle finit avec lés compliments pour sa réussite et son comportement. Elle s’envole pour six semaines en France voire ses frères, ses grands-parents…

Nous avons retenu une chose en cette année. Cela ne sert à rien de foncer sur un projet. Les Georgiens pensent différemment de nous. Autant, ils sont performants côtés administratifs mais côtés gestion de temps, d’envie c’est 0. Nous nous méfierons dorénavant. Nous avons peut-être côtoyé des gens haut placés, des gens tout sourires qui nous ont pris sous leurs ailes, nous ont appâtés et nous ont vite oubliés. Nous pouvons travaillés sans les diplômes requis ici.

Mais en fin de compte, nous dirons que nous ne nous sommes pas imposés.

Sommes nous toujours enthousiasmes par cette vie d’expatriés et ce pays ? La réponse est oui pour de multiples raisons:

  • Nina semble épanouie plus sereine. Je dis “semble” parce qu’avec les ados, on ne sait pas réellement.
  • Dans un sens nous ne nous ennuyons pas même si c’est décevant quand les projets n’aboutissent pas.
  • Nous pensons sincèrement que d’autres opportunités sont possibles.

Il est temps pour moi de sortir de la ville, de voir autre chose que la maison, boulot. Mes pieds me démangent. J’ai conscience que je suis constamment en mouvement et que la routine ne mit si guère. je n’ai jamais aimé rester au même endroit trop de temps.

.

À propos de l’auteur

Emi administrator

4 commentaires pour l’instant

Delaporte FrancoisePublié le8:23 am - Mai 29, 2023

Très intéressant ! J’ai pris plaisir à te lire. Profitez de votre vie et pensez à vous, vos enfants ont maintenant leur vie à eux et c est normal.
Je t embrasse bonne continuation

AILHAUD francePublié le4:23 pm - Mai 29, 2023

Bisous .contente de lire ta nouvelle vie et surtout vous êtes epanouis..je pense souvent à vous et tu m’as soutenue pendant cette période Covid😔😢 je vous embrasse..je continuerai à te ”suivre”

CélinePublié le4:47 pm - Août 12, 2023

Bravo pour ce partage authentique ! Vous pouvez être fière de votre parcours !

Laisser un commentaire